
Pierluigi Maccalli, prêtre italien de la Société des Missions Africaines qui a lui-même passé deux ans en captivité au Mali après avoir été enlevé par des djihadistes, appelle à ne pas oublier les anonymes « victimes de la violence et des enlèvements du terrorisme djihadiste ».
Le prêtre italien Pierluigi Maccalli avait été enlevé le 17 septembre 2018 au Niger. Il a été libéré le 8 octobre 2020 aux côtés de l’humanitaire française Sophie Petronin, de Nicola Chiacchio et de l’opposant politique malien Soumaïla Cissé après avoir passé deux années en captivité au Mali.
Alors que le djihadisme continue de faire des victimes, le prêtre appelle, dans un message transmis à l’Agence Fides, à ne pas oublier les anonymes « qui sont victimes de la violence et des enlèvements du terrorisme djihadiste ».
« Il est essentiel de ne pas oublier les ‘anonimus’ qui sont victimes de la violence et des enlèvements du terrorisme djihadiste qui sévit au Sahel. Les noms de certains donnent un visage et une histoire aux populations locales qui sont aujourd’hui otages de l’oppression. »
Il évoque notamment deux noms « africains » : Christopher Botha d’Afrique du Sud et le père Joël Yougbaré, du Burkina Faso.
« J’ai personnellement rencontré Christopher Botha pendant ma captivité, il a été enlevé une semaine après moi et je l’ai vu arriver là où j’étais détenu en transit dans le nord du Burkina Faso », rapporte le prêtre italien qui précise que « son calvaire n’est toujours pas terminé ».
Le prêtre confie ne jamais avoir rencontré le père Joel Yougbaré dont il n’a appris l’enlèvement qu’après avoir lui-même été libéré.
« J’ai pu téléphoner à son Évêque, Mgr Laurent Dabiré, pour lui dire toute ma solidarité et il m’a dit qu’ils pensent qu’il est vivant bien qu’ils n’aient eu aucune preuve de vie depuis son enlèvement le 17 mars 2019 », continue le père Maccalli.
Alors que la guerre en Ukraine retient actuellement l’attention du monde, le prêtre de la Société des Missions Africaines appelle à ne pas oublier ces « victimes de seconde classe d’un conflit de seconde classe » rappelant que devant Dieu, « il n’y a pas d’enfants de seconde classe ».
« Ne les oublions pas, ce sont probablement des victimes de seconde classe d’un conflit de seconde classe, mais devant Dieu il n’y a pas d’enfants de seconde classe. En cette période de zoom et de reportages quotidiens sur la guerre en Ukraine, aidons le public à ne considérer personne comme un otage de seconde zone. »
Camille Westphal Perrier